Revue de l'Araire - N°108 mars 1997

Sommaire du N° 108

Ce nouveau numéro de l'Araire est consacré à l'histoire des soldats du pays lyonnais, du dix-septième au dix-neuvième siècle. Ce sujet passionnant n'a encore jamais donné lieu à un travail d'ensemble. Notre intention n'est pas de l'épuiser, mais simplement de l'aborder, en éclairant quelques aspects de cette vaste histoire.

La couverture nous présente le portrait du soldat Amédée Rantonnet, natif de Charly, carabinier à cheval de la Grande Armée de Napoléon. Ce document étonnant de fraîcheur et très émouvant est une aquarelle adressée, par le soldat, à ses parents qu'il n'avait pas vus depuis de longues années. Il avait ajouté, au bas de la feuille, ces tendres mots d'amour filial : "Mon très cher père et ma très chère mère, je vous embrasse de tout mon coeur, et je suis pour la vie de votre fils J. F. Amédée". Merci au Père Vignon de nous avoir permis de reproduire ce document, découvert à Charly il y a près de quarante ans. 

Pendant des siècles, le recrutement des soldats fut basé sur le système du racolage. Les sergents-recruteurs parcouraient les villages où ils faisaient "battre la caisse" et, appâtant leurs victimes par quelques pièces d'or et de belles promesses, ils les enrôlaient après les avoir fait boire. Ainsi, les armées royales étaient-elles formées de soldats de métier. Un texte du chanoine Jomand nous fait revivre les péripéties du recrutement à Chaponost et à Messimy, en 1724. 

A côté de ces professionnels de la guerre, existaient des soldats de seconde zone, sortes d'auxiliaires, recrutés dans les villages de la campagne, soit des milices, premier pas vers le service obligatoire, fut régulièrement organisée à partir de 1688. Chaque village devait désigner, pour deux ans, un célibataire de seize à quarante ans, équipé aux frais de la communauté. Ces soldats formaient les milices provinciales. Un jeune historien, Florent Bourgeat, a consacré son mémoire (D.E.A) à cette institution méconnue et nous permet de découvrir le rôle et le fonctionnement de ces milices, longtemps ignorées du grand public. Nous l'en remercions vivement. Quelques pages du Père Vignon, sur le tirage au sort à Charly-Vernaison, complètent cette étude sur les milices.

Les soldats de la Révolution et de l'Empire occupent aussi une place importante dans ce numéro spécial. Jeanne Ferry fait revivre le destin de François Favre, enfant de Soucieu, né au hameau du Pillot, le 8 septembre 1772 et décédé des suites de ses blessures à l'hôpital d'Heilsberg, le 18 juin 1807, après quatorze années de service. Des lettres de François Favre, conservées à la Bibliothèque Municipale de la ville de Lyon - fonds Marnas -, sont un témoignage émouvant sur ces soldats partis sur le chemin de la gloire. Quant à Victor Degorgue, il s'est attaché à nous raconter la carrière du capitaine de Génie, Antoine-Burel (1773-1850), né au lieudit la Grande-Beaujolin, dans la paroisse de Dargoire. Ce personnage eut un destin exceptionnel qui nous est présenté avec rigueur et précision, grâce à des minutieuses recherches aux Archives de la Guerre.

Faute de place, beaucoup de sujets n'ont pu être traités. Nous avons dû renoncer à aborder le thème de la conscription, les fêtes et traditions des conscrits, très vivantes dans la mémoire collective, les souvenirs de la Grande Guerre qui ont fortement marqué les campagnes françaises... Tout cela pourra fournir des thèmes d'études pour les années à venir. 

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