Jean Burdy
168 pages avec 50 dessins et 80 photos en couleurs.
« Les aqueducs sont l’un des principaux signes de la grandeur de l’Empire romain » Sextus Iulius Frontinus Rome, 98 après J.-C.
Lugdunum, la capitale des Gaules ne pouvait faire moins que d’imiter Rome. Elle s’est surpassée pour son alimentation en eau.
Ses quatre aqueducs, qui se développent sur plus de 200 km, forment le deuxième plus vaste réseau de l’Antiquité.
Ponts, tunnels, chutes, regards d’accès aux conduits parsèment la campagne lyonnaise. L’intérêt majeur vient des conduites forcées, les siphons, dont les vestiges sont exceptionnels par leur rareté et leur état de conservation.
Résumés des articles de la revue
De l’eau pour Lugdunum
Avant la réalisation des aqueducs, étant donné l’insuffisance des sources et des puits à Lugdunum, c’est « l’eau de pluie qui a été la ressource essentielle ». De nombreuses citernes ont été repérées. Une carte montre leurs emplacements. L’article est illustré par trois gravures et un tableau statistique des grands réservoirs de Lugdunum.
Les études anciennes
Les différents auteurs d’ouvrages sur les aqueducs sont cités et leurs publications sont examinées. Différentes époques apparaissent : « antiquaires » de la Renaissance, recherches faites sous l’impulsion de l’Académie, propositions d’utilisation de l’ouvrage pour l’alimentation en eau de Lyon, dessins de G.M. Delorme et études fondamentales de Germain de Montauzan, suivi d’autres archéologues.
Les dessins de G. M. Delorme (XVIIIe s.)
L’historique des recherches faites par Delorme et de ses dessins réalisés entre 1760 et 1782. Disparus pendant presque deux siècles, on les retrouve en 2003, en excellent état, soit « 126 dessins sur des feuilles de 55 x 83 cm, pour 37 ouvrages d’art ».
Les aqueducs de Lugdunum
Après un tableau qui « donne, pour chacun, la longueur, les altitudes au départ et à l’arrivée, les dimensions intérieures et la pente moyenne du canal, le nombre de siphons et l’ordre de grandeur du débit », l’article décrit, avec une carte d’ensemble, l’itinéraire des quatre aqueducs (Mont-d’Or, Yzeron, Brévenne et Gier).
La construction d’un aqueduc
« Un aqueduc est, pour l’essentiel, un canal […] » Après une coupe transversale commentée, l’article explicite les différentes parties d’un aqueduc en fonction du relief, et introduit ainsi les précisions apportées dans les articles suivants. Une carte montre les ouvrages d’art de l’aqueduc du Gier.
Le nivellement, les profils en long
Enumération et description des instruments, connus grâce aux auteurs antiques. « On doit reconnaître que, avec les moyens de l’époque et pour les dizaines de kilomètres à parcourir, les résultats sont impressionnants. »Un tableau des profils en long des aqueducs de la Brévenne et du Gier montrent leurs grandes différences de pente.
Les captages
L’article donne les hypothèses concernant ces captages, mal connus, mis à part ceux de l’aqueduc du Mont-d’Or, dont un plan d’ensemble est fourni (captage du vallon d’Arches).
Le canal en tranchées
Description des tranchées, qui sont de type différent selon les aqueducs et leurs sections. Après des schémas détaillés, l’article donne des éléments statistiques d’ensemble, et indique les lieux où l’on peut observer le canal en tranchées sur le terrain.
Les tunnels
L’aqueduc de la Brévenne devait en posséder quatre, et celui du Gier en a huit identifiés et trois autres hypothétiques. Ils représentent 4% de l’ouvrage. Après un tableau, l’article les décrit. Deux illustrations : plan du tunnel de Fontanes, schéma du percement d’un tunnel.
Les ponts et chaussées
« Les parties aériennes […] ne sont qu’une très faible fraction de l’ensemble. » Souvent disparues, on cherche à en restituer le plus grand nombre possible. Un tableau donne des indications chiffrées sur les ponts et les murs et arches. L’article décrit l’architecture des ponts, avec un schéma de « structure et vocabulaire d’un pont-canal » de l’aqueduc du Gier.
Les chutes
Pour corriger la pente trop forte, des chutes ont été disposées sur l’aqueduc de la Brévenne et celui de l’Yzeron. Pour ce dernier, on a repréré deux puits sur un ensemble plus vaste. Un schéma illustre les puits de chute et l’escalier hydraulique du Recret.
Lugdunum. Un peu de géographie
Après une description de la géographie et de l’hydrographie de Lugdunum et de son arrière-plan (vallées et massifs montagneux), l’article décrit les caractéristiques principales des quatre aqueducs : construction, profil et coupe du canal, arches, regards et siphons.
Les siphons
Le relief du col de Trion, et surtout celui de la « grande vallée » empêchaient la construction d’arches. « Un pont-canal y était inimaginable, l’obstacle ne pouvait être franchi qu’en siphon. » L’article donne une description détaillée des siphons, des réservoirs de chasse et de fuite, des conduites forcées passant sur des ponts-siphons, est illustré par des schémas, des profils, des tableaux et des vues et donne les détails techniques sur la fabrication des tuyaux de plomb.
Les ponts-siphons de l’aqueduc du Gier : une architecture d’exception.
L’article explique la fonction et la forme d’un pont-canal. O, a recherché localement « une économie de construction inédite à l’époque. Les énormes piles sont élégies sous un arc transversal ». Mais cet élégissement mençant la stabilité de l’ouvrage, il a fallu remplir la maçonnerie. C’est un témoignage unique dans l’Antiquité.
Mille regards sur l’aqueduc du Gier !
On est arrivé à recenser 88 regards d’entretien, de nettoyage et de réparations sur l’aqueduc du Gier. Des illustrations en montrent les différents types. Espacés en principe de 77 à 79m, ils témoignent d’une mesure particulière fondée sur un pied de 32 cm. Un calcul consuit au résultat étonnant qu’il y avait 1000 regards sur l’aqudeuc du Gier.
L’aqueduc du Gier : une construction normalisée
« La conception et la construction de l’aqueduc du Gier ont obéi à une normalisation rigoureuse, sur le module du pied romain. » Les quelques exceptions, sur les 20 premiers kilomètres, résultent de remaniements. La normalisation se retrouve jusque dans les plus petits détails.
Les matériaux de construction
Les matériaux, décrits en détail, ont été pris sur place, si l’on excepte « l’importation de « pierre du Midi » et de calcaires du Mont d’Or et du Bas Beaujolais [qui] entraîne de multiples implications et pose pour notre aqueduc des questions sans réponse aujourd’hui. » On ignore les lieux de production de la brique et du mortier et d’extraction du sable. La majeure partie du plombest importée.
L’aqueduc du Gier : un espace protégé
Un édit impérial, trouvé à Chagnon, exige un espace protégé de part et d’autre de l’aqueduc du Gier, sans qu’on en connaisse la mesure exacte. Le nom d’Hadrien qui y est porté n’est néanmoins pas la preuve que l’ouvrage ait été construit sous son règne.
Fontaines publiques à Lugdunum
Trois fontaines sont décrites, dont deux font l’objet d’une illustration. La fonatine de Choulans et celle du Verbe Incarné soulignent, par leurs inscriptions, l’attachement de l’empereur Claude à Lugdunum, sa ville natale.
Datations
En dépit des conjectures des deux grands spécialistes, G.M. Delorme et Germain de Montauzan, on ne peut adopter qu’une chronologie relative pour la construction des aqueducs de Lugdunum. « Ils ont pu être en service deux siècles durant, un peu plus longtemps peut-être. »
Etat des lieux
« La vétusté, l’abandon, l’érosion naturelle et l’action de l’homme ont peu à peu raison des aqueducs comme de tout autre ouvrage. » Depuis Prosper Mérimée, on prend consceince de l’intérêt de les sauvegarder, et l’on peut citer l’action de deux municipalités. Des réultats sont dus à l’initiative privée, à l’impulsion de quelques associations et à la détermination de l’Araire.
Divers
Bibliographie sommaire : 4 auteurs antiques, 4 auteurs anciens, 6 études générales récentes :
Indications des vestiges à voir : 2 sur l’aqueduc du Mont d’Or, 2 sur celui de l’Yzeron, 4 sur celui de la Brévenne, 26 sur celui du Gier.
Itinéraire pour visiter la « Cave du Curé » à Chagnon.
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