Sommaire du N° 190
C’est un plaisir renouvelé pour notre revue : puiser dans le thème des aqueducs de Lugdunum, qui nous livrent sans cesse de nouveaux secrets que nous servons à nos lecteurs.
Ainsi, vous trouverez dans ces pages une étude de plusieurs chercheurs à propos du rampant des Massues, en limite de Lyon et de Tassin, dernier témoignage de l’aqueduc de la Brévenne avant son aboutissement à Lugdunum. Moins connu que celui du Pilat et moins bien conservé, cet aqueduc devait présenter une beauté comparable. Dans un article de notre revue (n°163, décembre 2010), nos lecteurs ont pu se faire une représentation de la structure des piles de l’aqueduc situées chemin des Cuers à Ecully, avant le réservoir de chasse du siphon qui remonte vers les Massues.
Au fil de l’étude d’aujourd’hui, retenons un détail très intéressant. Le rampant des Massues n’étant que le support d’un réservoir de fuite disparu, les auteurs émettent l’hypothèse que celui-ci se soit trouvé à une hauteur permettant l’arrivée des eaux sur le plateau de Fourvière, comme il est avéré depuis toujours pour l’aqueduc du Gier ! La figure 8 (« hypothèse de restitution… ») l’illustre de manière fascinante. Et enfin, pour tous ceux que chagrine l’absence de documents écrits ou d’inscriptions – le public apprécie à bon droit les datations historiques ! –, l’article nous révèle que de nouvelles techniques permettent de dater à un siècle près la construction de nos aqueducs. N’en disons pas plus ici. Lisez !
Un bond de mille cinq cents ans nous transporte dans un autre domaine remarquable du Pays Lyonnais, qui lui aussi a souffert des ravages des temps, mais a de même conservé quelques joyaux. Il s’agit d’une belle « maison des champs », un de ces domaines bourgeois d’influence italienne que Michel Régnier a bien définis dans notre revue (n° 123 de décembre 2000) : le domaine de Melchior Philibert à Charly. Ses aménagements originaux, son site majestueux, son grand parc, les peintures d’un grand artiste de la région, Daniel Sarrabat, ont été conservés à travers vents et marées par une succession d’heureuses circonstances. Il faut ajouter que Charly et ses habitants ont franchi l’étape de la « muséification » en continuant à faire jouer au domaine un rôle culturel et public : « un bel exemple de revitalisation patrimoniale dans l’intérêt de toutes et de tous ». Ajoutons pour notre part : une invitation à visiter les lieux !
Arrivant aux années 1790, dans un contexte moins réjouissant, voici des éléments concernant une épidémie de variole qui affecta alors Saint-Didier et ses environs. L’auteur, médecin, a déjà publié dans L’Araire nombre d’articles concernant des épidémies locales, fondés sur les statistiques et les archives, domaine d’études très intéressantes pour l’histoire de la santé publique et de la médecine. Au fil du texte, parcourant les villages, nous constatons que la maladie n’affecte pas uniformément les populations, mais qu’il y a de grandes différences selon les lieux : apparition et disparition du mal, l’âge des personnes atteintes, etc. L’hypothèse finale de l’auteur est intrigante : y aurait-il des lois définissant des « limites géographiques » à une épidémie ? Laissons nos lecteurs méditer à ce propos.
Qui aurait pu soupçonner le gracieux et discret village de Sainte-Agathe-en-Donzy, situé aux confins septentrionaux du Pays Lyonnais, d’avoir été lié aux événements du siège de Lyon en 1793 ?
Le général de Précy, qui s’était chargé d’organiser la défense de Lyon, y trouva refuge quelques mois lors de sa fuite. A côté d’un récit haletant et parfois cruel, car sa poursuite fut une affaire importante, engageant plus d’un millier de Gardes Nationaux, le document évoque un monde familier à nos lecteurs qui connaissent l’histoire de notre région : prêtres réfractaires, caches, soutien aux royalistes, etc. La fin de l’article nous fait rejoindre les massacres qui marquèrent la prise de Lyon, gravés dans la mémoire de notre région.
Hilaire, Hubert et Claudius Dubecq nous font quitter les sphères des grands bourgeois et des officiers de la noblesse. Voici donc trois générations de jardiniers et trois biographies émouvantes. En même temps, ils nous font suivre des chemins familiers, puisque, partant du château de la Chaize en Beaujolais, nous arrivons à Eveux, dont le maire est Etienne Laval, qui a joué un rôle important dans l’histoire des chemins de fer de la région, ainsi que l’a montré notre revue. Arrivés enfin à Saint-Pierre-la-Palud, nous côtoyons l’illustre famille Mangini, inséparable de notre histoire minière, industrielle et ferroviaire.
Parallèlement, hélas, Hubert et Claudius subissent le sort d’innombrables prolétaires de ces temps marqués par les guerres. C’est là le côté sombre de ces biographies qui, sans cela, nous réjouissaient comme une promenade agréable à travers villages, parcs et jardins, châteaux et personnalités d’un monde en plein essor.
Notre collègue Jean Burdy nous présente enfin un ouvrage nouvellement paru, le « Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon (1700-2017 », volumineux ouvrage « indispensable à tout chercheur travaillant sur Lyon et sa région ». Ainsi, il nous fournit l’exemple d’un académicien disparu en 1917, bibliothécaire, historien et auteur de nombreux articles d’histoire et d’archéologie énumérés dans sa notice. Et c’est, je pense, de ces énumérations mêmes que pourront profiter les chercheurs en feuilletant les pages du « Dictionnaire historique ».
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