Numéro spécial consacré à « Soins et Santé en Pays lyonnais ».
Que l’on se rassure : si le titre, « Soins et santé en Pays Lyonnais », est ambitieux, ce numéro spécial ne prétend pas rendre compte de la très grande richesse humaine et historique du thème affiché. Suivant la tradition de notre revue, nous donnons des aperçus, sans intention d’épuiser le sujet – chose qui serait hors de notre portée ! Néanmoins, ces pages représentent un travail de longue haleine, aussi bien de la part des auteurs d’ouvrages dans lesquels nous avons puisé que de ceux qui ont eu l’obligeance de répondre à notre appel.
Nous avons été limités par les dimensions géographiques du territoire d’étude de l’Araire. Certes, cette exigence pourra paraître regrettable, puisqu’elle nous fait éliminer telle ou telle personnalité de premier plan de l’école lyonnaise de médecine, mais elle nous aura évité d’étendre exagérément les dimensions de notre modeste revue. Et soyons sûrs que d’autres que nous ont rendu ou rendront justice à ces médecins et ces chercheurs.
Nous avons en outre volontairement écarté certains sujets qui appartiennent de droit au thème de ce numéro. Citons entre autres la science vétérinaire, de vieille tradition lyonnaise et brillamment représentée en Pays lyonnais, le thermalisme, partout présent dans les zones de failles qui parcourent notre région, ou encore l’essor de la médecine chirurgicale et l’ouverture de nombreux établissements spécialisés à la suite de la première guerre mondiale. Ils méritent à eux seuls des études qui feront l’objet de numéros à venir.
Sans opérer une classification trop stricte, nous avons essayé de regrouper les articles suivant un ordre historique approximatif :
- Tableau des épidémies (fin du XIXe siècle), donnant un aperçu de la faiblesse des moyens de prophylaxie et de soins dans les temps plus anciens ;
- « Solution divine » grâce aux pèlerinages et, pour les cas désespérés, aux « chapelles de répit » ;
- Médications anciennes (soins domestiques) et médecine traditionnelle, à base d’herbes, de sangsues, d’eau minérale – mais aussi de bonne chère ;
- « Hôpitaux », considérés tout d’abord au sens ancien de lieux d’accueil pour les pauvres pèlerins, et établissements semblables : maladières et mézels ;
- Leur évolution vers la conception moderne de lieux de soins spécialisés ;
- Les sage-femmes, leur formation au fil des temps ;
- Monographies sur les médecins et évolution du rôle social du médecin ;
- Enfin, deux études fouillées à propos de deux époques, l’une sur l’aide sociale avant la Révolution, l’autre sur l’humanisme médical du Pays lyonnais à l’époque actuelle.
Peut-être sera-t-on parfois déçu de ne pas voir figurer dans ces pages tel établissement ancien, telle commune, telle personnalité de la médecine locale… Il est vrai que nos recherches n’ont pas toujours pu être poursuivies comme nous l’aurions désiré, car la matière s’accumulait, et les possibilités éditoriales menaçaient pour ainsi dire d’exploser ! Nous avons donc des pistes qui ne demandent qu’à être frayées pour des numéros futurs, et celui ou celle qui désirerait ajouter sa pierre à l’édifice de l’histoire médicale du Pays lyonnais pourra nous soumettre suggestions, documents ou textes.
Le ton, le contenu et les évocations sont très vairés. Le presque 40 ans – plus de 150 numéros- d’édition de l’Araire ont été une mine de renseignements, dans laquelle nous avons pu puiser à loisir et à plaisir, grâce surtout au site internet que nous avons mis en place ! Et notre gratitude va à tous ceux qui ont fourni matière à cette publication : gens de la médecine, historiens, associations locales, érudits et chercheurs divers. Laissons maintenant le soin à nos lecteurs de parcourir les pages qui les attendent, une histoire qui s’étend sur douze siècles, du VIIIe au XXIe…
Claude LONGRE
Résumés des articles de la revue
Epidémies en Lyonnais
Franck Vergnon
A la fin du XIXe siècle, dans nos monts et coteaux, sévissaient des épidémies dont on retrouve la trace dans les rapports de la maréchaussée. L’article fournit quelques éléments sur la rougeole, maladie banale, et la variole et la diphtérie, bien plus inquiétantes.
Pèlerinages traditionnels
Claude Longre
Inscrits dans la tradition religieuse, les pèlerinages évoqués ici correspondent à l’ancestrale obsession de la survie, reposant sur trois fondements : les récoltes, les bêtes et la santé des enfants, qui sont à la fois un appoint de main-d’oeuvre et ceux qui continueront à faire fructifier le patrimoine. On remarque le culte répandu de saint Blaise.
Le pèlerinage saint Fortunat
Germaine Terrasse - Henri Robert
Fortunat est un saint imploré pour la santé des enfants, pour une raison mystérieuse. On connaît le village de ce nom près de Saint-Didier au Montd’Or, ancien village de carriers, mais on connaît moins le rôle important qu’il joue à Craponne.
Sanctuaires à répit
Maurice Blanc
L’Araire a publié plusieurs témoignages de « signes de vie » et de recours aux « sanctuaires à répit », qui semblent avoir été caractéristiques du Lyonnais. Faute d’avoir pu baptiser un enfant mort-né, on avait recours à ces sanctuaires, où l’on disait que l’enfant revivait un bref instant. En voici deux exemples.
Médications anciennes
L’Araire
On est prêt à sourire de la naïveté attendue des médications anciennes et des « herbes de la Saint-Jean », qui néanmoins sont sans doute les ultimes témoins de l’impuissance des gens devant les épidémies, la maladie et la mort, traces aussi d’anciennes croyances oubliées, désormais tournées en dérision.
Ordonnances médicales anciennes
L’Araire
Les quelques pages suivantes reproduisent des ordonnances médicales que les docteurs établissaient au XIXe siècle pour le bien de leurs patients. Certaines précisions feront bien entendu sourire, mais il importe de souligner le progrès réalisé dans le domaine de la médecine en matière de soins et le recours aux plantes médicinales.
Les hôpitaux - Généralités
Claude Longre
L’historique de cinq institutions très différentes par les dates, l’organisation et les lieux donne un aperçu des préoccupations locales concernant en particulier les plus démunis devant la maladie et du devenir de ces différentes initiatives.
L’hôpital de Brignais
Jeanine Gilardone
P. 52 à 58
L’hôpital de Taluyers
Jean-Paul Cheval
P. 59 à 62
La Charité de Charly
Charly- Patrimoine
P. 63
Un nouvel hospice pour Mornant
Franck Vergnon
P. 64 à 67
Saint-Symphorien-sur-Coise (documents)
Pierre Lhopital
P. 68 à 69
Saint-Laurent-de-Chamousset
Marie-Thérèse Passelègue
P. 70 à 73
Sages-femmes
Colette Frainier
P. 75 à 80
Pourquoi sage-femme ?
Colette Frainier
P. 81 à 86
Médecins dans les rues de Lyon
L’Araire
L’histoire de l’école lyonnaise de médecine est trop importante pour que nous puissions lui rendre justice dans les pages qui suivent. Certaines personnalités font l’objet de quelques lignes, tirées de l’ouvrage « Médecins dans les rues de Lyon » 24, d’autres bénéficient d’articles détaillés que leurs auteurs ont écrits pour L’Araire. Conformément à notre « cahier des charges », nous nous sommes restreints aux médecins que l’on peut rattacher au Pays lyonnais, que ce soit par leur naissance, leur activité, voire par le lieu où ils furent inhumés. Le lecteur comprendra donc pourquoi des gens tels que Dargent, Lacassagne, Monod et beaucoup d’autres ne figurent pas dans nos pages, et pourra nous le pardonner !
Deux médecins saint-genois célèbres : Gayet et Jaboulay
Jacques Voinot
Il m’a semblé intéressant de faire connaître aux lecteurs de L’Araire la vie et l’oeuvre de deux médecins nés et enterrés à Saint Genis-Laval et qui ont, en leur temps, connu une célébrité importante.
Charles-Gabriel Pravaz (1791-1853)
Jacques Voinot
P. 107 à 116
Jean-Marie Placide Munaret (1805-1877)
Rémi Cuisinier
P. 117 à 123
Léon Tripier (1842-1891)
Le Progrès Illustré
P. 124
D’une médecine artisanale à une médecine de technicité dans l’Ouest lyonnais de 1890 à 1980
Colette Tempère
Partant de la biographie de deux générations de médecins exemplaires dans deux communes voisines, l’article montre l’évolution de la médecine et du rôle du médecin au sein de la société sur deux générations, esquissant une évolution vers la médecine très différente que nous connaissons actuellement.
Le service médical à Vaugneray du XVIIe au XIXe siècle
Henri Hoquiné
A partir de l’étude des archives et des registres paroissiaux, l’auteur esquisse l’histoire de la médecine dans un village du Lyonnais.
Aspects de l’aide sociale en France avant 1789
Maurice Blanc
Il existe une organisation sanitaire dans les campagnes aux XVIIe et XVIIIe siècles. Chirurgiens et sages-femmes suivent une formation approfondie. On lutte contre les préjugés affectant l’inoculation préventive de la variole. On prend des mesures pour le traitement de la fièvre puerpérale. Des remèdes gratuits sont distribués aux “pauvres malades des campagnes”.
Humanisme médical et couverture sanitaire des territoires - Le cas des associations en Pays lyonnais (2006-2007)
Christian Fougerouse
Cette analyse originale englobe la totalité, urbaine et rurale, du Pays lyonnais de la période récente. Les spécificités actuelles de la médecine lyonnaise, aboutissement d’une longue tradition, sont mises en relation avec les associations sanitaires des Coteaux et Monts du Lyonnais, qui ont-ellesmêmes des caractéristiques marquées. A l’heure où les coûts croissants de la santé deviennent un défi sociétal majeur, la réflexion proposée innove et éclaire une nouvelle politique publique de santé, intégrant une plus grande participation des collectivités locales.
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