Numéro consacré à la guerre de 1870
Pourquoi une publication de notre revue consacrée à la « guerre de 1870 » ? se demandera-t-on peut-être. Il y a à cela plusieurs raisons, dont la plus évidente pour nous est le hasard de la recherche, qui fait que l’exploration d’une piste nous conduit de trouvaille en trouvaille et, de fil en aiguille, s’enrichit de textes et d’articles que les amis de L’Araire nous avaient déjà fait parvenir.
Et, à la réflexion, l’ombre jetée par la plus sinistre des hécatombes guerrières, la « Grande guerre », objet d’émouvantes célébrations du souvenir en 2014, occulte celle, bien plus brève, qui la précéda quarante-quatre ans auparavant. Cependant, il existe un lien étroit entre ces deux guerres, en particulier l’idée de « revanche » toujours très présente aux esprits de nos générations d’aujourd’hui, cliché de « la ligne bleue des Vosges », chansons guerrières de Déroulède, représentation caricaturale du Prussien coiffé du casque à pointe, etc.
Au-delà de ces choses bien connues, à la lecture des textes qui suivent, on a le sentiment que ce conflit jette un « pont » entre deux ères très différentes. La politique de Bismarck participe d’une entreprise difficile dont le but est de former l’unité nationale d’un pays qui, disons-le, n’existe pas encore et est paralysé par sa structure atomisée, divisée entre un grand nombre de principautés archaïques, alors qu’autour de lui se développent des nations modernes et centralisées. Au fil des décennies, la Prusse a recours à la force pour imposer « d’en haut » cette unité, au besoin en affrontant les pays voisins, dont le dernier en date est la France.
Or la France, et surtout le petit peuple, court aux frontières pour défendre la patrie, dans un esprit dont on retrouve l’écho près d’un demi-siècle plus
tard, en 1914. Mais en 1870, la « revanche » n’est pas là, mais il y a là un héritage très ancien qui remonte aux Volontaires de 1792, défendant la jeune République contre la coalition des princes européens, ou aux révolutions récentes, en particulier celle de 1848, et aussi à l’insurrection populaire, réprimée dans le sang, qui éclata surtout dans les campagnes et dans le Midi de la France, contre le coup d’Etat de Louis-Napoléon en 1851. La « trahison » évoquée durement dans plusieurs des textes qui suivent est plus celle d’un Etat sur lequel on comptait pour défendre le pays que celle d’institutions et de personnages dont il n’y avait rien à attendre. Sans pousser l’analyse, il suffit de parcourir les témoignages qui suivent pour ressentir cette passion vibrante chez la plupart des témoins de ce temps.
Humiliation de la défaite, sentiment de trahison, annexion de trois départements, versement au vainqueur de cinq milliards de francs or : tout cela a fait que les documents locaux ou familiaux concernant la guerre, s’ils ont été conservés, ont souvent été oubliés au fond des tiroirs ou des greniers. Il est possible que la lecture des pages qui suivent rappelle leur existence au lecteur. Qu’il pense alors à L’Araire, toujours prête à publier et à commenter, si nécessaire, ces précieux dossiers, en collaboration avec ceux qui les lui auront confiés.
Résumés des articles de la revue
Acheter la revue
Envoi à réception de votre règlement à L'ARAIRE.
- Si vous souhaitez régler par chèque, voici l'adresse pour envoyer le règlement: ARAIRE - Passage de l'Araire - 69510 MESSIMY
- Payer directement en ligne avec votre carte de crédit sur notre plateforme sécurisée HelloAsso en cliquant sur le bouton ci-dessous.